On dit qu’il suffit d’un point d’appui
Et d’un levier pour soulever le monde.
Avant que la technique ne prenne
Pour appui un point particulier, et la force
Un axe unique, on saisissait le monde
Avec des pincettes, et le déplaçait de peu.
Les choses étaient formidables ou familières,
Et nous pensions selon nos ressources
Dans la dictature du pouce opposable.
Rien d’humain ne suffit maintenant tout à fait.
De notre temps, l’homme est pris au collet
Et répond au bois trop lourd des leviers,
Comme aux points d’appui dérivants,
Sa pauvreté de pincée domestique.
Crédit image : Tarkovski