Est-ce grace à toi que je lis ce long livre
Sur le siège de Leningrad
Qui dura 900 jours
Avant que les armées nazies ne s’épuisent.
Je vois circuler en
Ex-voto de bois brut les traineaux
Portant les corps de leurs juvéniles
Propriétaires,
Et je vois aussi les têtes tranchées des chevaux
De Curzio Malaparte
Pris dans les glaces du lac Ladoga
Aux yeux exorbités par l’angoisse.
Le froid fut autant cette monnaie commune
Que le feu roulant ou la famine des villes
Et la peur qui se fut installée
Où la désunion régnait.
Il se trouve que personne ne veut plus
Payer le prix du présent
Avec de tels souvenirs,
Que croyons nous vraiment ?
Que les coffres furent vidés une fois pour toute ?
Que le mal de Munich ne fut passé
D’un siècle dans le suivant ?
Laisse moi dire que nous mentons en témoins.
Nous mentons quand nous oublions
Les réserves considérables qui furent faites
Au cours des soixante dernières années
N’attendant que le début du siège.
Crédit image : Lake Ladoga – the ice road