Une fortune

Vittoria Giardino.jpg

Jeune, on imagine l’infini plus grand
Puis les choses se simplifient et elles
Commencent à compter.

C’est de là et de là seul que vient
L’acte de l’achat, et cette manière
Très humaine d’attendre.

La vie est courte,
Mais cela n’a rien à voir avec
Ce qui nous occupe.

Ce qui nous occupe depuis
Le premier regard absorbé
Assis de guingois dans les langes,

La profondeur d’une chose
Sans étendue, un rayon de poussière
Ou une simple irrégularité du sol,

Ce qui nous occupe avant
L’invention de l’ennui,
Où seule la faim pouvait

Nous rappeler au royaume
Des vivants, soulevé du sol
Par les mains de l’enfance.

Celles qui nourrissent
Ou distraient par des trajets,
Un impassible guignol.

L’infini à cette époque était
Plus simple et à l’instar
Des choses certaines,

Ne s’appelait pas,
Du moins pas encore,
Car j’étais toute et seule sa fortune.

Crédit image : Vittoria Giardino

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s