Je suis venu à Athènes
Et personne ne me connaissait.
La Grèce était le prologue des choses
Que j’ignore aujourd’hui avec application.
J’ai diné de mauvaises herbes
Dans la rue de l’école polytechnique,
A Athènes par une chaleur suffocante,
Il y a vingt ans.
Je savais lire les noms propres
Et les termes dont la postérité
Est scientifique. Je le sais toujours,
Car chaque chose considérable
Doit être épelée avant d’en comprendre
La totalité et Anaximandre aurait soit disant
Affirmé « la création est
La décomposition de l’infini ».
Mais la culture antique est ainsi faite
Qu’il est hasardeux et souvent inutile
D’attribuer tel texte à tel auteur.
Tout au plus peut-on constater
L’existence des hommes d’un coté
Et celle des textes de l’autre
Dans un éternel face à face.
Ayant fait sonner ces vérités utiles
Mon hôte prit de roter
Avant de régler la note.
A cette époque j’étais tout à fait pauvre.
Je veux dire, je commençais mon travail,
Qui fut depuis, un éloignement
De la rue de l’école polytechnique
A Athènes un soir
D’été par une chaleur suffocante.
Crédit image : Pierre-Jean Launay – 1954