Le clou dans la bougie

Dans la maison où nous avons perdu la guerre,
Je m’efface couché, un souvenir dans ta mémoire.
Parce qu’elle a brûlé trop vite, le clou dans la bougie
Tombe en tintant dans la timbale aux courtes heures.
Et la flamme se reflète dans tes yeux vite ouverts.
C’est la nuit et tu sais déjà tout, on avait pas besoin de nous.

A la radio de cette insomnie, un journaliste parle d’argent.
Si nos pères avaient placé un million il y a cent ans
De guerres et de peine, nous en aurions aujourd’hui
Vingt ou trente de sommeil. Mais chacun doit être laissé
Pauvre devant son époque pour qu’elle cesse de lui mentir.
C’est à demi levée sur la couche que tu comprends
Qu’il faudrait maintenant cesser de compter.

Je reviendrai par les rêves et par les prières, je reviendrai,
Je dirai avant que tu ne m’entendes les choses affreuses.
Et les biens seront déjà partagés en deux moitiés,
Et le contrat sera derrière nous comme une ile
Dans le sillage d’un voilier. Quand tu souriras de nouveau
A la riche table du café de la rue de Verneuil, j’aurai oublié t’avoir
Déjà rencontrée, et tu pardonneras de même.

Crédit image : Edvard Munch – Madonna

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