
J’ai été aussi dans ces lieux dessinés, les bars branchés des frères Costes,
Les espaces désignés par Philip Stark aux lumières douces et mauves.
Il faut dire qu’en tant qu’homme,
– je comprends bien que le terme est agressif pour les imbéciles du jour –
Simplement muni de sa bonne bouille d’étudiant
Promis à un grand avenir et d’une veste propre,
On ne s’y sentait pas accueilli à bras ouverts.
Quand on s’y asseyait, « et parfois même accompagné »,
Il était fréquent qu’on aie, dès la commande passée,
L’impression d’y devenir invisible jusqu’à l’addition. Les serveurs,
Les serveuses ne formaient qu’une partie de cette indifférence,
A celle-ci se rajoutait celle des autres clients. A partir d’un certain âge,
Car cela aussi j’en témoigne, on s’y emmerde
Et le reste de la nuit ressemble à une marche sous l’averse.
Entre la maturité et les années de jeunesse,
On y a dépensé son argent d’une manière compétitive,
Pour ainsi dire devant son miroir. Il y eut parfois des exceptions mais
Elles méritent d’être dissociées de ces lieux.
Crédit image : Michele Asselin