Nous sommes au Paradis, nous ne l’avons jamais quitté,
Ce qui est vivant en nous ne dépend pas de ce qui meurt en nous,
Tu me quitteras : la joie est indépendante du phénomène ;
Je te quitterai, je serai là aux tournants des chemins de l’Eté,
Tu seras cachée dans une des pièces de la maison vide.
J’aurai beau tout habiter il me faudra placer des portes
Derrière lesquels tu m’appelleras, entendant mon pas.
Mais quand nous aurons épuisé la chasse, épuisé la fuite,
Nous saurons quoi faire, nous saurons nous parler
A travers les pierres des murs épais du Paradis.
Crédit image : Salman Toor