Dans la nuit de notre langage

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Dans le langage de la terre qui tremble sous un ciel sans histoire
La nature parle à voix haute, incompréhensible et ancienne,
Et, dans la réponse de l’homme qui se terre sans comprendre le fracas,
Et, lassé de tout devoir au hasard,
L’homme fait de même et invente le créateur de toutes choses :

Il mange la bouche ouverte à la table de son habitude,
Il mange avec sa peur, chaque bête est une syllabe féroce.
Et il entre dans la forêt muette,
Après les noms de son royaume qui s’enfuient sous les arbres
Alors le tonnerre déchire le ciel et l’éclair tombe aux pieds de l’homme
Qui tremble alors qu’il a inventé le créateur de toutes choses.

Habitude ancienne que l’homme meure avec les explications de sa tribu,
Habitude encore de finir sans fin, habitude enfin d’être toujours nu,
Toujours humide et sale,
Les noms le fixent depuis leurs racines et il se tait.
Puis la nature détache ses syllabes jusqu’à faire saigner l’encoche,
Un arbre à la fois.

Et l’homme qui a inventé le créateur de toutes choses
Commet sans fin l’acte sexuel par habitude.
Les idiots sont plein d’espoir : ils survivent.
Et la nature parle sans se faire comprendre,
Mais cela n’a plus d’importance pour l’inventeur de toutes les fables,
Et la femme accouche du créateur de toutes choses dans la nuit.

Crédit image : inconnu.

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