La soif du moindre mal

D_96rkLU4AAROQu.jpeg

Toi qui me fais signe d’une toute petite lucarne
Avec ton bronzage de choix qui finissait sans doute
Par quatre-vingt dix neuf centimes,
Et puis toi qui porte un toast au soleil qui se couche
Sur trop d’images de ton profil qui se ressemblent
Et ressemblent à celles que « j’aimerais peut-être »,
Toi qui m’es présentée comme une suggestion
A l’endroit de tes vacances monétisées,
Toi qui n’es pas faite pour l’image arrêtée,
Et parais stupide dès qu’elle bouge.

Et puis toi qui partage sans le vouloir le caractère angoissant
Des intérieurs de la classe moyenne américaine,
Toi qui es comme tout le monde et comme moi,
Une impasse, une manière de passer le temps.
Toi qui crois se poursuivre puisqu’il te faudra choisir,
Mais qui en fait se prends pour une autre et
Prends chacun pour soi même,
Toi, qui es remplaçable.

Toi qui prétends : il est temps, que tous prennent pitié,
J’ai vu tant de choses étranges,
Une telle définissait le bonheur par une piscine,
Celui qui vivrait mille ans était déjà né et serait sans cesse séduit,
Une telle mangeait la nourriture abandonnée par d’autres,
Et toi tu étais comme les autres, un moindre mal.

Crédit image : Fragonard

Laisser un commentaire