A partir d’un certain age et pour un certain temps, il faut vivre avec l’inquiétude du hors la loi. Car tout est organisé pour le contrôle d’une âme libre et chaque formulaire par sa précision suscite le mensonge sur la vie même.
Oh n’allez pas dire que votre transparence vous protège ; vos rêves les plus faibles ne rentreraient pas dans ces cases et vos arrangements incessants vous définissent selon l’oraison qu’il faudrait vous servir quand tout s’achève.
Il faut vivre avec l’inquiétude d’être démasqué puisque « je est un autre », c’est à dire une fiction. Il y a plus que le masque et la manière dont vous prenez la parole en public ; ces gens qui sont comme des pièces sur un comptoir, en change exact de votre commerce, vous refilent leur fausse monnaie souriant comme des anges.
Et si vous croyez n’avoir pas d’intérieur, c’est que soit vous n’avez pas assez vécu votre tourment, soit vous vous mentez. Il n’est pas de vertu sans mensonge, la vérité c’est la fin.
Crédit image : Lesa Hall