Mon grand père pilotant son coucou passe au dessus de ma tête
Sans atterir jamais sur les pistes de l’aérodrome près duquel j’habite.
Il évolue depuis sa fin dans un plan parallèle au mien,
Et je veux bien lever la tête
Mais il me plaît de ne rien vérifier de ce que je prétends.
Mon grand père conduisant ses dianes pleines de tapis
Me dépasse par la gauche dans les rues d’une ville de banlieue
Et s’en va vers le Sud jusqu’à Marseille.
J’irai dans la même ville par un train plus rapide et plus droit,
Et j’y serai quand tous les ferries de sa fuite auront pris la mer pour Alger.
Mon récit se déroule sur les routes et par les airs où je le dissimule.
Mon Péloponnèse est une période de l’histoire de France
D’une chaleur à faire fondre la cire des Icares sépharades plongeant vers le sol,
A endormir au volant les Sisyphes conduisant leurs camions.
Et j’ai beau changer tous les paramètres, du pays au métier,
J’ai impression de courir la même et unique course.
Crédit image : Anna Kuncewicz