L’art jaune frappe avec insistance à sa porte
Et pendant longtemps, il refuse d’ouvrir.
On a épuisé son étrangeté à force d’illustrations,
Pour la retrouver, on ralentira la musique.
Sait-on comment dans la famille, Théo
Fut un génie égal à sa manière et vécu tout autant
Les manèges d’un esprit qui cherche à comprendre.
Ici, je scénarise l’impossible,
Mais vivre sans croître est impossible
Et cela tout le lierre des façades nous l’apprend,
Toutes les maisons jaunes nous le disent.
Theo est le gardien de son frère
Mû par une fièvre d’orpailleur perdu en mer
Ne vendant du vivant seules
Les vignes rouges du pays sévère, mais voici
« On finira par en avoir assez du cynisme,
Du scepticisme, de la blague et
On voudra vivre plus musicalement ».
Son testament mis sa vie à s’écrire
Puisqu’il fallait léguer toute et chaque chose ;
Les lanternes, les ententes et les chiens,
Les zouaves et les coquins, les putes et les ciels,
Et toutes les choses qui étaient à leur place,
Chaque manière d’habiter et de manger ;
Il sut bien comment cette fatigue ne devrait
Jamais paraître au siège de l’insuccès
Comme un exercice de désespoir,
Mais tout à fait comme une marche qui s’achève
Dans le soleil, les mains à plat caressées par le bas
Des fleurs de Saint-Remy, des épis du Roussillon
Et de toutes ces choses qui étaient
Comme lui, à leur place.
Crédit image : Vincent Van Gogh – Nuit étoilée à Saint-Remy