Enchevêtrement

 Mark Z. Danielewski.jpeg

Je pensais aux manières dont le monde nous blesse.
Il nous blesse notamment du fait de la relation
Qui se noue avec les proches
Et par laquelle il devient impossible
De placer une frontière
Entre ce qui arrive à l’un et ce qui arrive à l’autre.

Il est si facile de se lier, c’est aussi
Qu’il est facile de ressentir les tremblements de la trame.
Car voilà que j’ai en tête une extension
De nos antennes sensibles
Par la progéniture,
La parentèle, et bien sûr
L’amitié,
A la manière des particules qui s’étant croisées
Deviennent liées
Sans considération de distance.

Il se trouve néanmoins
Que l’homme reste intraitable sur le point de ses limites,
Car il aurait pu s’arrêter à l’enchevêtrement des proches
Mais il lui fallu étendre le protocole à la communauté,
Disons sous l’influence des clercs
Y trouvant intérêt.

Quelle est donc la différence, me direz vous
Entre la solidarité du sang et de la salive,
De la maternité et de la filiation,
Et celle du choix d’une nation, d’une religion
Ou d’un peuple ?

La différence, chacun la connaît :
L’objet principal de la communauté est
D’appartenir.
Mais la visée du père au fils, de la mère au fils
Est de transformer la liaison
En souvenir.

Il s’agit que soit atteinte
L’autonomie d’un sujet
Qui gardera à l’esprit la présence charnelle
D’une main sur la tête,
D’un conseil désintéressé,
Et de l’évocation lacunaire de l’avenir.

Crédit image : Mark Z. Danielewski

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