Dans la chambre de Van Gogh
Où l’impératif n’est pas de se mettre
Sur le chemin de la fortune,
Ni même celui de la beauté,
Mais de rester immobile
Assez longtemps pour
Penser quelque chose de vrai,
J’ai toutes les dettes pour patrimoine.
Et pourtant l’ensemble est
Quand même un surcroît,
Dans la chambre près du poêle
– Mon nouveau lieu est très ancien –
Quand la solitude permet
Sa démonstration d’existence.
Cette vie est un immense menu
De collaborations
Avec des idées inertes
Et une foule d’âmes qui décèdent.
Toutes les dettes se doivent,
Et les plus vives
Restent dues à leur manière.
J’ai des vivants à comprendre
– Et c’est un écu de soupir –
Je vois la beauté qui m’échappe
Par une somme divergente,
Mes disparus disent aux insomnies
Comment la fin est aux mains vides
Et seule l’offrande fait acompte.
Crédit image : la chambre à coucher – Van Gogh