
« La Pologne n’a pas encore péri » est le premier vers de la Mazurka de Dombrowski, qui est devenue l’hymne Polonais en 1927, et j’ai lu quelque part qu’un terrain vague où ils avaient subi la plus grande raclée de leur vie était aussi un des lieux les plus sacré de la nation Serbe. Mais je m’aperçois que j’aurais du commencer autrement mon propos, puisque nous ne savons pas si la Vème République sortira vivante de la phase qu’elle s’est choisie, et pas plus si elle ne s’est pas administrée elle même une peignée d’importance sur le terrain vague de ses extrêmes.
La bataille législative est finie et pourtant le vacarme sinistre continue mezzo voce, attendant la fin du pain et des jeux olympiques. Sur le parking des nominations empêchées, patientent les gars et les filles du RN assis en survet sur leurs mobylettes aux volants torsadés, se pourléchant d’une victoire différée de trois ans, et faisant pétarader le moteur deux temps de leurs idées xénophobes et simplettes. On hésite à leur dire de profiter de l’été pour d’ouvrir des livres, à vrai dire n’importe lesquels vu le niveau.
On entend aussi fanfaronner les Tartarins antisémites de la LFI, des poèmes mal compris plein la bouche, et qui espèrent obtenir de la musculature prolétarienne ce qu’ils ne reçurent pas des urnes : marchons, marchons, marchons sur Matignon, proposons le siège de l’assemblée mise sous surveillance par nos amis de la CCGT, et, ah oui Gaza aussi, Gaza toujours.
J’ai dit prolétarienne mais l’image est fausse, et après tout insultante pour le prolétaire, étant donnée la démographie d’un parti qui vient autant pêcher chez des citoyens urbains supérieurement éduqués, et qui font passer pour de l’élévation d’âme leur frustration devant le statut insatisfaisant qu’ils atteignirent.
Il y a pourtant une voie au centre et elle demande des compromis plus humbles. Car si jamais les marchés remettent les pendules à l’heure en imposant à la banque centrale européenne de soutenir la dette française on verra mieux deux choses. Tout d’abord que le passager France peut certes sauter de l’avion mais que son parachute est cousu de vingt sept pièces dont la plus portante est Allemande. Ensuite que toute l’imposition du monde sur les plus aisés ne suffira pas à couvrir le train de vie d’un pays qui produit de moins en moins de richesses et qui consacre une part toujours croissante à ses dépenses de fonctionnement.
On veut la retraite à 60 ans. Si l’on n’y prend garde on aura plutôt la baisse du salaire des fonctionnaires et l’accélération de l’inflation des modestes, celle qui veut qu’à contributions croissantes se dégrade depuis trente ans la qualité des services publics, de l’école à la santé.
J’aime et je me désole car rien n’est fait pour améliorer la situation
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