La loi du pays

La loi du pays changeait et demandait qu’on déclare ses biens,
Ici on nous avait dit de marquer l’indivision, mais le soir
Chacun de nous se couchait dans un lit si grand
Qu’on pouvait y dormir des mois sans y rencontrer personne.
Il est simple de s’accommoder seul du temps qui passe,
Le faire à deux est plus difficile sans en vouloir au compagnon.

L’adolescence revenait dans les interstices du calendrier
Et j’oubliais qui j’étais pour deux heures marquées.
On disait la dissolution inévitable, et que les rails s’écartaient.
Pourtant nous continuerions à pied en nous accommodant des envies,
Resistant à la tentation publique de défaire l’union car
Personne ne nous apporterait autant dans le temps qui reste.

Crédit image : Joan Cornellà

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