A chaque coup d’oeil appuyé dans le miroir l’attente familière graduellement déçue
Ma vie rêvée disparaît et tout est pour le mieux.
J’ai des amis, des associés, des connaissances
Et la stricte famille sur laquelle hisser la voile d’un beau voyage.
Mais la question fut de tout temps de savoir par où l’on commence
Et l’on commence sans cesse jusqu’à n’avoir plus de mémoire
Donc j’ai construit ici un monument de bronze auprès de ceux qui m’illuminent
Et ma troupe reste se reconnaissant entre elle, gens de biens, gens d’inquiétude en réseau.
Car le monde s’achemine et ma troupe se verrait un temps immobile dans sa joie
Or je vis tout proche d’un complot ourdi contre la briéveté de la vie
Par la technique qui progressivement se désincarne, je vis
A cheval sur la faille technonique séparant les futurs vivants et
C’est là que mon interrogation vraiment commence :
Au moment du passage à l’éternité vécue, quand on verra la masse des hommes soumise
Aux gigantesques marées, de celles qui disloquent les étoiles s’approchant d’un abysse singulier ;
Nous serons disparus peut-être, notre troupe d’amis, d’associés, de connaissances,
Et nous n’aurons pas cédé aux trajectoires, autant de voix, autant d’Ulysses,
Les gens oublieront l’éternité, ils se souviendront de nous.
Crédit image : On a plus rien alors on danse – Boomerang