
Une des phrases qu’on entend beaucoup depuis le 7 Octobre est “on n’est plus en sécurité nulle part”. Je crois que le malaise est d’un autre ordre et il est plus récent. Il se résume à mon sens par cette autre phrase : “on n’a plus raison nulle part.” C’est différent, avant d’être pareil, dans la suite des choses.
Je ne sais pas si Israël a raison de durcir le front. Nous sommes peut être juste avant la victoire. Je ne critique pas le pays, c’est le prix à payer pour ne pas y vivre comme disait Elie Wiesel. Je constate l’âpreté de la victoire qui viendra, si elle vient, après une série de décisions ambiguës, après une somme de doutes déraisonnables, et les sacrifices qu’on aurait préférés ne pas faire.
Le goût amer sur la langue, le creux dans le ventre, l’inquiétude au sommet de la fortune, tout cela nous sépare de la population civile des pays en paix, cela nous sépare des nations sans voisins enragés, cela nous sépare même de ceux qui nous veulent du bien.
Crédit image : François Ozon