
Dans cette phase exponentielle et enthousiaste, j’ai réalisé récemment que certains considéraient comme un argument le fait que chat GPT, ou une autre AI de leur choix, « disent la même chose qu’eux » sur des sujets sociétaux.
Ca laisse songeur. Tout d’abord du fait de l’aveu naif d’être un substitut de la machine, plutôt que son complément. La machine pense comme eux, ce qui signifie assez leur inutilité au débat. Un jour la machine se passera de leur vote au nom de l’efficacité.
Ensuite, étant donné le caractère barycentrique de la réponse donnée par la machine, leur pensée peut donc être qualifiée de moyenne. Cela ne veut pas dire qu’elle soit fausse – ou juste d’ailleurs – mais cela signifie à coup sûr qu’elle est paresseuse.
Enfin, l’alignement assumé avec ce nouvel univers d’idées reçues rappelle la satisfaction repue d’un Bouvard ou d’un Pécuchet devant l’immensité d’un savoir à peine effleuré, à peine compris donc, et dont on ne saurait rien dire d’autre, à part sa répétition.
Je n’ai pas vérifié ce que chat GPT dit de Gustave Flaubert. J’imagine en revanche comment ce dernier aurait qualifié nos nouveaux outils dans son dictionnaire de la bêtise : « IA : pense comme moi. »
Crédit image : Honoré Daumier