Comment l’année s’achève

A la fin de l’année quitte ta ville où les maisons sont numérotées
Comme des lits d’hôpital. Le bombardement du Christ a déjà eu lieu,
Et tes idées généreuses gisent éventrées dans le noir des rues.

Tu as le regard de ceux qui n’ont plus le choix, tu es cette balle
De tennis fatiguée dans un coin de la pièce qui attend son chien.
A la fin tourne toi vers des horizons plus lointains.

L’océan est faux chaque lundi, en fin de semaine il te dit
Qui est comme toi, et pourquoi la police était présente
Aux portes du domaine avec ses questions vertigineuses.

A la fin lève toi chaque matin avant l’heure prévue de ton réveil,
Craignant le poids de tes actes qui te balance dans le gouffre
D’avant les occupations diurnes. Tu ne seras jamais plus que

Ces quelques gouttes de venin dans la boisson contemporaine,
A la fin ce fuyard qui mange sans appétit le temps qui vient
Par dessus un parapet de malheur.

Crédit image : portrait de Jean Genet

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