Ecartèlement

Le monde s’écartèle entre l’énergie et le calcul, l’Europe s’est suicidée sur l’une, endormie sur l’autre. Quand les hommes de l’autre coté du monde saisissent leur sceptre, ils agissent en rois. Ceux qui ne font rien acceptent leur servage, faisant croire qu’ils agissent dès leur laborieuse élection. Il y a pire d’aboyer contre les caravanes, et c’est qu’elles nous contournent.

Un changement s’incarne ou sinon il n’est qu’une idée. Ici comme ailleurs ceux qui en ont la responsabilité préfèrent le jeu de massacre. Ils empêchent puisqu’ils n’ont pas été à la hauteur : le moindre écart disqualifie. Mais le peuple se tourne et décide, il choisit avec grand péril comme ses clercs ont trahi, il choisit le tyran à la voix énorme.

Mario Draghi identifie le problème – et chacun s’en convainc – alors pourquoi rien ne bouge-t-il donc ? Le confort est trop grand quand il faudrait entrer dans une forêt de conséquences où rode chaque monstre imaginable. Voici une définition du risque. Les américains n’ont pas choisi Trump en dépit de son imprévisibilité, ils l’ont choisi parce qu’il est imprévisible.

Or un verre se casse choqué une fois de trop, et la société est fragile, et sa fragilité fait peur. La culture aurait dû tenir tous les termes mais le progressisme moderne est une machine à produire des ensembles vides, disons plutôt des éclats de peuple se blessant tour à tour. Ici on ne fait rien et on s’encolère en colimaçon. Là bas on pense qu’être un citoyen est d’avoir « fait de grandes choses ensemble, et de continuer à vouloir en faire encore ». Le choix entre l’angoisse et la grandeur est revenu.

Crédit image : inconnu

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